ton, où en est le projet de M. Perry d’avoir une voiture ?
Mme Weston parut surprise et répondit :
— J’ignorais qu’il en eût jamais été question.
— C’est de vous que je tiens ce renseignement ; vous me l’avez donné dans une de vos lettres.
— Moi ! C’est impossible.
— J’en ai pourtant gardé le souvenir ; c’était sur les instances de sa femme, me disiez-vous, que M. Perry s’était décidé ; celle-ci craignait toujours que M. Perry ne prit froid en sortant par le mauvais temps. Vous devez vous rappeler le fait maintenant ?
— Sur ma parole, c’est la première fois que j’entends parler de tout ceci !
— Est-ce possible ? Je n’y comprends rien. Alors, c’est que j’ai rêvé ; j’étais tout à fait persuadé du bien fondé de mon allusion. Mademoiselle Smith, vous avez l’air fatigué ; je crois que vous serez contente d’arriver à la maison.
— Vraiment, intervint M. Weston en se rapprochant. Perry désormais roulera carrosse ? Je suis heureux que la chose soit en son pouvoir. Est-ce de lui-même que vous tenez cette information, Frank ?
— Non, Monsieur, reprit son fils en riant ; il semble que je ne la tienne de personne ! C’est curieux : je m’imaginais avoir appris cette nouvelle par une lettre de Mme Weston ; mais comme celle-ci déclare entendre parler de ce projet pour la première fois, j’ai dû rêver toute l’affaire. Quand je ne suis pas à Highbury, je suis hanté par ceux que j’y ai laissés : il paraît qu’en dehors de mes amis particuliers, je vois aussi en songe M. et Mme Perry !
— Quel air de vraisemblance ont parfois les rêves et d’autres sont si absurdes ! Ceci, Frank, prouve que vous pensez souvent à nous. Emma n’avez-vous pas aussi des rêves prophétiques ?