Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/129

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à trois pas d’elle, il s’avançait encore, sans paraître la voir. Elle rougit ; un sourire vint égayer sa physionomie ; mais elle ne dit pas un mot. M. Tilney regardait de côté et d’autre. Il parlait avec vivacité à une jolie personne qu’il conduisait : c’est probablement sa sœur, pensa Catherine. C’était cependant pour elle une belle occasion de se livrer au désespoir, pour peu qu’elle eût voulu supposer que cette femme était sans doute celle de M. Tilney ; qu’il était à jamais perdu pour elle ; qu’elle n’avait plus qu’à se livrer à des regrets éternels. Mais, je le répète, Catherine était trop simple pour penser à concevoir de tels soupçons. Rien que de naturel ne s’offrait à son esprit. Elle n’avait jamais eu l’idée que M. Tilney, jeune comme il était, dût être marié. Elle n’avait remarqué,