Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/150

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les personnes qu’elle désirait rencontrer.

Son plan arrêté, elle prit un livre, bien résolue de ne le quitter qu’au moment que l’horloge frapperait une heure. Les fréquentes exclamations, les à-parte multipliés de Mistriss Allen, lui causaient quelques distractions, dont elle avait déjà pris l’habitude. Car bien que la nullité de l’esprit de cette dame et le vide de sa tête lui fournît peu de sujets de conversation, elle ne restait cependant pas pour cela long-tems dans le silence : elle débitait toutes les pensées qui se présentaient à elle, ou que le moindre objet faisait naître. Si pendant qu’elle travaillait, son aiguille tombait, si elle cassait son fil, si elle apercevait une tache à sa robe, elle ne man-