Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/594

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Catherine craignait que, durant cette absence, il ne vint une lettre du capitaine Tilney ; elle craignait aussi qu’il ne plût le vendredi. Le passé, le présent, l’avenir, tout était devenu sombre pour elle : son frère était si malheureux ! Elle avait fait une si grande perte en perdant l’amitié d’Isabelle ! Éléonore était toujours un peu triste quand Henri était absent ; qu’y avait-il donc qui pût amuser ou intéresser Catherine ? La vue des bois, des bosquets : c’était toujours la même chose. L’abbaye même n’était plus pour elle, qu’une maison comme une autre : le pénible sentiment du souvenir de ses romanesques idées était la seule sensation que lui inspirât la vue de ce grand bâtiment. Quelle révolution s’était faite dans ses idées ! Long-tems elle n’avait aspiré qu’au bon-