malice, sa conversation était brillante, animée ; jamais il ne sortait de sa bouche un jugement précipité, une expression déplacée ou tranchante ; en un mot, son cœur était d’accord avec son esprit pour se prêter mutuellement un charme inconcevable. Sa bonté, toujours active, tempérait la vivacité de son esprit ; et celui-ci, toujours aimable et piquant, animait sa douceur naturelle, qui ne dégénérait pas plus en fadeur que l’esprit en malignité. Personne ne se trouvait avec elle sans éprouver un ardent désir d’obtenir son amitié, personne ne la quittait sans avoir au moins l’espoir de l’obtenir. Elle était calme sans réserve et sans froideur, et communicative sans babil importun et sans curiosité. Elle devint auteur entièrement par goût, et pour se rendre compte à elle-même de ses pensées et de ses jugemens ; ni le desir de la renommée ni aucun calcul d’intérêt ne se mêlèrent à ses motifs. La plupart de ses ouvrages étaient composés plusieurs années avant leur publication : elle était si persuadée que le
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