« Je vais avec vous, Charles ; attendez-moi, je serai bientôt prête. À quoi sert-il que je reste ? vous savez bien que je ne puis rien obtenir de Charles ; il pleure sans cesse quand je lui parle, et vous savez que cela me fait mal aux nerfs : Alice se charge de lui. Il vaut beaucoup mieux que j’aille avec vous ; je n’ai d’ailleurs pas dîné chez votre père depuis jeudi passé.
— Je serai charmé que vous veniez avec moi, répondit Charles, et votre sœur est bien bonne ; mais n’est-il pas un peu dur de la laisser seule auprès d’un malade qui doit nous intéresser bien plus qu’elle ?
— Elle le veut ; la proposition vient d’elle : n’est-ce pas, Alice, dit-elle en la voyant, que vous aimez mieux rester ici ? » Alice assura Charles que c’était son désir ; il lui offrit de venir la chercher dans la soirée ; mais elle refusa. Charles n’insista pas, et le couple sortit avec joie. La bonne Alice retourna près de son neveu aussi contente de ne pas voir Frederich Wentworth, que Charles et Maria étaient satisfaits de dîner avec lui. La seule pensée que dans ce moment il n’était qu’à un mille d’elle, faisait tellement battre son cœur, qu’elle ne