Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/239

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nade, aurait été très en colère qu’elle l’eût retrouvé plus près encore, qu’il lui eût même parlé, pendant qu’elle ne l’avait pas vu : cette petite entrevue resta donc secrète.

« Je pense, Alice, reprit Maria, que vous allez d’abord écrire à Bath, à mon père ou à Elisabeth, que nous avons vu M. Elliot ; il me paraît essentiel qu’ils en soient instruits ? Si vous n’écrivez pas bientôt, j’écrirai, moi. »

Alice évita de faire une réponse directe ; elle trouvait très-peu nécessaire de mander à son père une rencontre qui n’avait eu aucune suite ; elle préférait même n’en pas parler : depuis plusieurs années, elle voyait que le nom de leur parent n’était jamais prononcé sans produire une extrême irritation chez sir Walter, et une aigreur excessive chez Elisabeth ; elle en soupçonnait la cause, et voulait leur éviter de pénibles sensations : elle ne craignait pas que Maria prît la plume ; c’était la chose au monde la plus rare qu’une lettre de Maria, et quand elle avait quelque chose à écrire, elle chargeait toujours Alice de ce soin.

Les Harville et M. Bentick vinrent, suivant leur promesse, prendre leurs amis pour leur faire voir la ville de Lyme. On devait repartir pour Uppercross à une heure ; ils convinrent