Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/5

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si actif et si modeste, son goût pour la vie retirée, la sienne si douce et si tranquille, semblaient promettre à ses lecteurs une longue succession de plaisirs, et à l’auteur une réputation toujours croissante ; mais les symptômes d’un mal incurable et profond, trop commun dans nos climats, se manifestèrent chez elle au commencement de 1816 ; elle déclinait si insensiblement et se plaignait si peu, que jusqu’au printemps de 1817, ceux dont le bonheur terrestre dépendait de son existence, étaient loin de désespérer de sa guérison. Les secours de l’art furent appelés ; les médecins trouvèrent nécessaire de la mener à Winchester, pour être plus à portée de leurs secours, quoiqu’à peine ils eussent quelque espérance. La consomption faisait des progrès rapides et effrayans. Pendant deux mois elle a supporté les douleurs, l’insomnie, et cet affaissement physique qui annonce et précède une dissolution totale, non-seulement avec fermeté et résignation, mais en conservant une aimable et douce gaîté