Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/115

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quilles ; ah ! les pauvres gens ! au premier coup de vent, ils seront au fond de la mer. Eh bien ! chère miss Elliot, comment vous portez-vous ? bien, à ce qu’il me paraît. Où allez-vous donc ainsi toute seule ? Puis-je vous accompagner ? puis-je vous être bon à quelque chose ?

— Votre compagnie me sera fort agréable si vous avez quelques instans à me donner. Je retourne à Camben-Place.

— De toute mon âme, miss Elliot ; j’irai plus loin encore : oui, oui, prenez mon bras, nous allons faire une charmante promenade ; et cela se rencontre à merveille, car j’ai quelque chose à vous dire ; nous causerons en marchant. Appuyez-vous ; ne vous gênez pas plus que Sophie. Je ne marche point à mon aise si je ne sens un bras de femme sur le mien. Ah ! quel misérable bâtiment ! dit-il en jetant un dernier regard sur la gravure ; » et ils se mirent en chemin.

« Vous avez quelque chose à me dire ? reprit Alice, en prévoyant ce dont il allait être question.

— Oui, ma chère miss Elliot, et je vais commencer ; mais voilà un de mes amis, le capitaine Brigden, je veux seulement lui dire un mot en passant ; comme il a l’air étonné de me