Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle fut interrompue par le bruit d’une porte qui s’ouvrit avec fracas ; le nom de lady Dalrymple fut répété de toutes parts. Sir Walter et ses deux filles furent au-devant de l’illustre parente. Lady Dalrymple et miss Carteret, escortées par M. Elliot et le colonel Wallis, s’avancèrent dans la salle et rencontrèrent la famille Elliot. Alice se trouva enveloppée dans ce groupe, et fut ainsi séparée du capitaine Wentworth ; leur intéressante conversation fut suspendue ; mais quelle impression de bonheur elle avait laissée dans le cœur d’Alice ! Elle avait lu dans celui de Wentworth plus qu’elle n’aurait cru possible d’y lire encore ; elle savait à présent qu’il n’aimait pas Louisa, qu’il ne l’avait jamais aimée, et cette douce persuasion a déjà allégé le poids qui l’oppressait : elle n’était pas allée plus loin dans ses découvertes, ou du moins elle ne se l’avouait pas encore ; mais elle en savait assez pour n’être plus péniblement agitée. La timide et triste Alice est à présent causeuse, aimable ; elle voit tout sous un nouveau jour ; il lui semble que chacun l’aime ; puisque Frederich peut l’aimer encore ; elle est polie, bonne avec ceux qui l’entourent, et plaint ceux qui ne sont pas aussi heureux qu’elle : son bonheur aurait été com-