Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/152

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il la priait de lui traduire les paroles des airs que le virtuoso chantait ; elle s’y prêtait avec sa complaisance accoutumée.

« Voilà le sens des paroles, disait-elle, ou plutôt le sujet du morceau de chant ; car il y a peu de sens dans les chansons italiennes, et la musique seule en fait le charme ; mais c’est là l’intention de l’auteur, comme je puis vous la rendre ; car je n’ai pas la prétention de comprendre parfaitement la poésie italienne, je ne suis encore qu’une écolière,

— Oui, reprit M. Elliot avec ironie, oui, je vois que vous ne la connaissez pas ; vous pouvez seulement traduire à la première vue, et rendre chaque vers italien en vers anglais plus précis, plus élégant que celui de l’original. Vous n’avez pas besoin, mon aimable cousine, de vous vanter de votre ignorance ; en voilà la plus grande preuve. — Vous me jugez trop favorablement, M. Elliot, et vous changeriez de façon de penser, si vous entendiez l’italien mieux que votre cousine ; mon habileté se réduirait alors à peu de chose ; mais, heureusement pour moi, vous ignorez cette langue.

— Je n’ignore pas, du moins, vos perfections, chère cousine, dit-il avec feu : je n’ai pas été constamment chez sir Walter Elliot