Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/22

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Alice s’amusait de ce ton de bonhomie, quoiqu’elle éprouvât cependant une sorte d’embarras à entendre plaisanter sur une des manies de son père ; elle rompit cette conversation ; et l’amiral, craignant de n’avoir pas été assez poli, lui dit encore avec effusion de cœur :

« La première fois que vous écrirez à votre bon père, miss Elliot, dites-lui mille amitiés de ma part et de celle de Sophie ; assurez-le que nous nous trouvons aussi bien à Kellinch-Hall que si nous y avions vécu toute notre vie ; tout est à merveille, La cheminée de la chambre à manger fume bien un peu quand le vent du nord donne, mais il ne souffle pas toujours ; les fenêtres du salon ne ferment pas bien, mais il n’y a qu’à ne pas l’habiter l’hiver, et l’été on ne s’aperçoit pas de cela ; ces misères ne sont rien, et je n’ai pas vu d’emplacement ni de maison qui me convinssent mieux que ceux-ci. Ne manquez pas de lui faire part de notre satisfaction ; il sera charmé de savoir ce que nous pensons de Kellinch-Hall. »

Lady Russel et madame Croft se plurent beaucoup mutuellement ; mais leur connaissance, qui serait probablement devenue très-intime, fut bornée momentanément à cette visite ; les Croft dirent qu’ils allaient partir pour