Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/235

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— Ne me parlez pas d’héritier ni de représentant, Maria ; je ne suis point de ceux qui font la cour au soleil levant, et si je ne vais pas demain à cette soirée, même pour votre père, je trouverais scandaleux d’y aller pour son héritier. Qu’est-ce que me fait M. Elliot à moi ? Il est à peine notre parent de nom, et ne me sera jamais rien de plus. »

Alice aurait volontiers embrassé Charles ; elle voyait que Wentworth était tout oreilles ; il regardait ensuite Alice, pour découvrir si elle approuvait ou désapprouvait son beau-frère : elle fut muette, mais l’expression de sa physionomie ne dut pas lui laisser de doute.

Charles et sa femme se disputèrent encore quelque temps, lui en plaisantant, elle avec son aigreur accoutumée, déclarant qu’elle voulait aller chez son père, et qu’elle trouvait très-mauvais qu’on fût au théâtre sans elle.

Charles allait répondre vivement ; mais sa mère prit la parole : « Certainement, mon fils, dit-elle, vous ne pouvez manquer aux parens de votre femme ; ce que vous avez de mieux à faire, c’est d’aller changer votre loge pour après-demain ; quoique ma fille et moi ne soyons point comprises dans l’invitation de sir Walter, je… — Point comprises ! s’écrièrent