Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/241

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fenses, et qu’il voulût retourner dans une famille d’où il avait été rejeté comme indigne de lui appartenir ; son cœur se serra. Wentworth, les yeux fixés sur cette carte, paraissait éprouver un combat intérieur entre son orgueil blessé et un sentiment plus tendre.

« Comme Elisabeth a été polie ! s’écria Maria assez haut pour qu’on pût l’entendre, elle n’a oublié personne ! Il n’est pas étonnant que le capitaine Wentworth en soit enchanté ; vous le voyez, il ne peut ôter ses yeux de dessus sa carte. » Alice jeta un regard sur lui ; elle le vit rougir, et serrer les lèvres avec une expression de mépris ; il sortit un instant après avec Charles Musgrove et Harville.

Henriette et Maria recommencèrent à parler de leurs emplettes, et partirent avec Alice ; elle fut suppliée de revenir dîner chez eux, et de leur donner le reste du jour ; mais elle avait été trop agitée, elle l’était trop encore pour pouvoir se prêter à leur gaîté et à leur entretien, elle avait besoin d’un peu de solitude, de repos : elle prétexta quelques affaires à la maison, où elle était sûre de pouvoir être seule, et refusa en promettant à ses amis la matinée du lendemain : puis elle reprit tristement le chemin de Camben-Place.