approchaient ; M. et madame Musgrove étaient obligés de se rendre à Upercross pour recevoir leurs enfans cadets qui venaient passer ce temps avec leurs parens ; ils n’espéraient pas pouvoir ramener Louisa avec eux. Ils avaient pris tous ensemble un logement près de celui des Harville, et la bonne maman Musgrove s’était chargée des enfans de l’aimable garde-malade de sa fille. Louisa, accoutumée à sa douceur, à ses tendres soins, ne pouvait s’en passer. Tous les jours les Musgrove étaient retenus à dîner chez les Harville ; mais M. Musgrove avait soin de faire venir de chez lui des provisions de fruits, de légumes, de gibier, de tout ce que sa terre produisait : la liaison entre les deux familles était devenue très-intime. Mesdames Musgrove et Harville se convenaient à merveille ; M. Musgrove reprenait une nouvelle vie en causant avec le capitaine Harville, rapproché de son âge par ses infirmités ; Charles s’attachait au capitaine Bentick ; les enfans, du même âge que les cadets Musgrove, se lieraient aussi par la suite : les bonnes mères allaient plus loin, elles arrangeaient dans leurs têtes et dans les cœurs des inclinations, des mariages futurs ; et certes, ils prouvaient la vérité de cet adage, qu’à quelque chose malheur est bon.
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