Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/270

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menade ; elle était presque sûre qu’il s’y trouverait dans ce but ; elle protesta donc qu’elle ne voulait point de chaise, assurant qu’elle était sûre que l’exercice lui ferait du bien. Mais une autre contrariété l’attendait : son beau-frère ne voulut pas la laisser aller seule ; et, quoiqu’il eût un rendez-vous avec un armurier pour acheter un excellent fusil de chasse, il en faisait volontiers le sacrifice. Alice, qui ne désirait que d’être seule, eut beau refuser, madame Musgrove insista, ordonna, il fallut donc accepter avec une apparente reconnaissance ; mais avant de partir, pour n’omettre aucune précaution, elle eut soin de dire qu’elle craignait que les deux capitaines Harville et Wentworth n’eussent oublié l’invitation du soir chez son père. « Je vous en conjure, madame Musgrove, dit-elle, s’ils reviennent chez vous, comme je le pense, soyez assez bonne pour la leur rappeler, et de leur dire que nous espérons les voir tous les deux.

— Oui, ma chère, mais c’est tout-à-fait entendu, je vous en donne ma parole, et je vous réponds du moins de votre favori le capitaine Harville ; il a trop de plaisir à causer avec vous pour n’être pas sûr de lui : quant à Wentworth… je crois aussi qu’il viendra.