Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mille (laissez-moi dire notre famille) sera connue pour leur être alliée, elle aura le degré de considération que nous pouvons désirer.

— Soyez assuré, dit Alice avec un rire sardonique, que l’on saura bientôt dans toute la ville que nous sommes les chères cousines de la très-noble lady Dalrymple. » La malice lui était si peu naturelle, qu’elle rougit de celle qui venait de lui échapper contre son père et sa sœur ; et ne voulant pas y donner suite, elle se hâta d’ajouter : « Il est possible que j’aie tort ; il est toujours bien d’être poli avec tout le monde, et prévenant pour ses parens ; j’ai trouvé seulement qu’on se donnait trop de peine et de souci pour une nouvelle connaissance. Peut-être ai-je plus d’orgueil que vous tous, dit-elle en souriant : j’ai été contrariée, je l’avoue, de voir sir Walter Elliot solliciter pour lui et ses filles une liaison avec des parentes éloignées à qui nous sommes très-indifférens.

— Pardonnez, chère cousine, dit M. Elliot, si je vous contredis encore ; à Londres, peut-être auriez-vous raison de ne pas rechercher une parente vivant par goût et par habitude dans le grand monde, tandis que vous aimez une vie tranquille ; mais à Bath, où l’on ne