Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/79

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cupation variée prévient l’ennui, me distrait de mes maux, et me donne les moyens de faire un peu de bien à une ou deux familles très-pauvres dans mon voisinage ! Madame Rooke, ma bonne garde, a beaucoup de connaissances ; dans les maisons où sa profession l’appelle, elle s’adresse à ceux qui peuvent acheter, pour leur offrir les produits de mon travail ; elle a l’adresse de choisir le bon moment, et réussit presque toujours. Quand on vient de sortir de quelque maladie, de quelque danger, le cœur et la bourse s’ouvrent plus facilement, et la bonne Rooke n’est presque jamais refusée. Je ne puis assez vous dire combien cette femme est intelligente et sensible, avec quelle finesse d’observation elle pénètre dans le cœur humain ; tout ce qu’elle dit est plein de bon sens et de vérité, et la rend supérieure à beaucoup de personnes qui ont reçu la meilleure éducation et ne voient rien de ce qui se passe, Appelez-la, si vous le voulez, une commère ; mais il n’en est pas moins vrai que, lorsque ma bonne Rooke a une heure à me donner, je suis sûre d’apprendre quelque chose d’intéressant et de profitable, qui fait passer le temps plus agréablement. Quoique je n’aille plus dans le monde, j’aime à savoir ce qui s’y passe, à