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Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/129

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« Sur ma parole, s’écria-t-elle, si ce jeune homme ne réussit pas, ce ne sera pas faute de demander ce qu’il désire ; il veut contracter une bonne alliance, s’il le peut. »

« Voulez-vous lire la lettre, dit Henriette ? Je vous en prie, lisez-là, vous m’obligerez. »

Emma n’était pas fâchée qu’on la pressât. Elle lut et fut surprise ; elle ne s’attendait pas à un pareil style. Non-seulement il n’y avait pas de faute de langue, mais un homme comme il faut n’aurait pas désavoué cette lettre. Les expressions, quoique peu recherchées, étaient fortes, sans affectation, et les sentimens qu’elle annonçait faisaient honneur à son auteur. Elle était courte, mais pleine de bon sens, d’attachement, de générosité et même de délicatesse. Elle réfléchit, et Henriette