Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/218

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« Mais enfin, vous serez donc une vieille fille comme mademoiselle Bates ? »

« C’est la perspective la plus terrible que vous puissiez présenter, ma chère Henriette ; et si je croyais devenir jamais comme mademoiselle Bates, simple, contente, toujours un sourire sur les lèvres, ne distinguant rien, ne s’ennuyant de rien, babillant sans cesse, toujours prête à raconter les affaires de toutes ses connaissances, je me marierais demain. Mais, entre nous, je suis convaincue que je ne ressemblerai jamais à mademoiselle Bates en rien, excepté que, comme elle, je ne serai pas mariée. »

« Mais enfin vous serez une vieille fille, et cela est terrible ! »

« Je m’en moque, ma chère Henriette ; je ne serai jamais une pauvre vieille fille ; et c’est la pauvreté qui