demain chez madame Goddard pour se soumettre à cette dure pénitence. Elle avait à détruire des espérances qu’elle avait pris un soin extrême d’encourager, à paraître sous l’odieux caractère d’une rivale préférée, et reconnaître qu’elle s’était grossièrement trompée dans toutes ses idées, ses observations et ses prophéties, pendant les six dernières semaines qui venaient de s’écouler.
Cette confession renouvela la honte qu’elle avait sentie, et à la vue des pleurs d’Henriette, elle pensa qu’elle ne pourrait jamais se les pardonner.
Henriette écouta avec patience le récit d’Emma ; elle ne blâma personne, elle montra une candeur et une humilité qui charmèrent son amie.
Emma était portée à rendre toute la justice possible à sa modestie et à son ingénuité, et Henriette lui parut dans