Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/556

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épiait l’entrée de sa petite amie, et si elle ne put admirer la dignité et la grâce de son maintien, elle en fut récompensée par la douceur de ses manières, sa simplicité naturelle et sa beauté : elle fut enchantée de voir qu’au milieu des plus violens chagrins causés par une affection mal-placée, son caractère léger et enjoué lui permettait néanmoins de s’amuser. Et cependant il n’y avait pas long-temps qu’elle avait versé un torrent de larmes, personne ne s’en serait douté à son air gracieux et tranquille. D’être bien habillée, de voir d’autres dames élégamment mises, de s’asseoir parmi elles, sourire et ne rien dire suffisait à son bonheur. Jeanne Fairfaix avait sur toutes les autres l’avantage de la supériorité par sa figure et sa démarche ; mais Emma soupçonna qu’elle aurait été bien aise de changer de sensations