Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/164

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L’empressement de Jeanne à aller chercher ses lettres malgré la pluie, n’avait pas échappé à Emma : elle avait tout entendu ; elle désirait savoir si la promenade humide du matin récompensait sa peine. Elle le soupçonnait, car Jeanne, outre un teint plus animé et plus de vivacité, avait un air de bonheur répandu sur toute sa personne.

Emma avait eu envie de faire quelques questions sur le temps que mettait la malle d’Irlande à parvenir, sur le port des lettres, etc. ; mais elle s’en abstint, dans la ferme résolution de ne pas dire un seul mot qui pût chagriner Jeanne. Elles suivirent les autres dames, se tenant sous le bras, et marchèrent ensemble avec une apparence d’amitié digne de leur grâce et de leur beauté.