Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mixte jusqu’à l’heure de son coucher ; de finir sa journée à faire des efforts de courtoisie et de civilité, était une de ces circonstances qui le surprenait extrêmement. Un homme qui avait été en action depuis huit heures du matin et aurait pu se reposer ; qui avait été obligé de parler long-temps, et qui avait en son pouvoir la faculté de garder le silence ; qui s’était trouvé dans la foule et qui pouvait rester seul. Un tel homme abandonner sa tranquillité, son indépendance au coin de son feu, et dans une soirée orageuse du mois d’avril, pour courir dans le monde, était pour lui une chose si extraordinaire, qu’il n’en pouvait pas revenir. Si d’un signe il eût pu transporter sa femme à la maison, à la bonne heure ; mais son arrivée prolongerait plutôt la partie qu’elle n’accélérerait sa dissolution. Jean Knightley le regarda avec