Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/291

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la patience de Jeanne. Elle paraissait chagrine, répondait sèchement, et à la fin, avec un emportement qui ne lui était pas naturel, proposa de changer de place. « Ne pourrait-on pas se promener ? M. Knightley n’aurait-il pas la bonté de leur montrer ses jardins, tous les jardins ? Elle désirait tout voir. » L’opiniâtreté de son amie lui était insupportable. Il faisait chaud ; et, après s’être promenés en petites parties de deux ou trois ensemble, toute la compagnie se rendit dans une grande allée d’ormes pour jouir de l’ombre ; cette allée terminait les jardins et les séparait de la rivière. Elle ne conduisait à rien ; on apercevait seulement un petit mur et deux piliers, qui lui donnaient l’air d’une des avenues du manoir ; mais elle n’avait jamais été ouverte. Quoiqu’on pût trouver à redire à la manière dont cette avenue était terminée, l’on