Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/108

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assez fortunée… Si M. Knightley voulait… S’il n’avait aucun égard à la disparité… J’espère, mademoiselle Woodhouse, que vous ne vous opposerez pas à mon bonheur : vous n’y mettrez pas d’obstacles. Vous êtes trop bonne pour le faire. »

Henriette était debout à une des fenêtres. Emma, consternée, se tourna vers elle, et dit avec vivacité :

« Croyez-vous que M. Knightley réponde à la passion que vous avez pour lui. »

« Oui, répondit Henriette modestement, mais sans crainte, je puis dire que j’ai quelques raisons de le croire. »

Emma baissa les yeux et resta quelque temps immobile ; elle réfléchissait. Peu d’instans lui suffirent pour sonder son propre cœur. Un esprit comme le sien, ouvert une fois au soupçon, faisait de rapides progrès ; elle sut tout