Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/118

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promptement, M. Woodhouse serait alarmé ; elle ferait mieux de se retirer. » Elle sortit par une autre porte que celle vers laquelle M. Woodhouse dirigeait ses pas. Aussitôt qu’elle fut partie, Emma s’écria : Plût à Dieu que je ne l’eusse jamais connue !!!

Le reste du jour, la nuit suivante, elle ne fit que penser à ce que lui avait dit Henriette ; elle se perdait au milieu des idées confuses que peu d’heures avaient produites. Chaque moment avait enfanté une surprise, et chaque surprise lui causait une nouvelle mortification. Comment comprendre tout cela, comment croire aux déceptions qu’elle s’était forgées elle-même ! Les méprises, l’aveuglement de sa tête et de son cœur lui étaient incompréhensibles. Elle s’asseyait, se promenait, passait d’une chambre à l’autre, courait dans les jardins, et partout le sou-