Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/137

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tournure favorable qu’ont pris les choses, et les marques de bonté que je reçois répugnent à ma conscience, qui me dit que cela ne devrait pas être. »

« Ne vous imaginez pas, Madame, continua-t-elle, que l’on m’ait élevée à mal faire. Ceux qui ont eu la bonté de prendre soin de mon éducation, ne sont pas à blâmer : je suis la seule coupable ; et je vous assure que, malgré l’excuse que je pourrais alléguer, vu les circonstances présentes, je tremble à l’idée de faire part de ma faute au colonel Campbell. »

« Pauvre fille ! dit de nouveau Emma, il faut qu’elle ait un bien sincère attachement pour lui. Ce ne peut être qu’une violente passion qui ait pu la forcer à contracter cet engagement. Ses affections l’ont emporté sur son jugement. »