Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/165

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« Ma chère Emma, je ne sais pas faire de belles phrases, reprit-il de l’air le plus tendre, le plus passionné et le plus capable de convaincre ; si je vous aimais moins, je pourrais parler davantage. Mais vous me connaissez, vous n’entendrez jamais de moi que la vérité. Je vous ai fait des reproches, des leçons, et vous avez souffert tout cela mieux qu’aucune femme n’eût pu le supporter. Recevez donc ces vérités, comme vous avez fait des autres. Je m’y prends peut-être mal. Mais, Dieu sait que je suis assez gauche à faire l’amour. Au reste, vous me comprenez. Vous me voyez à découvert. Vous connaissez mes sentimens ; répondez-y si vous pouvez. Maintenant je ne demande qu’une faveur, c’est celle de vous entendre parler. »

Tandis qu’il s’exprimait ainsi, Emma, sans perdre une parole de ce qu’il