Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/213

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Frank Churchill. Depuis que je vous ai quittée ce matin, Emma, mon esprit a été fort occupé d’un objet. »

Il s’expliqua ; c’était tout simplement de savoir comment un véritable gentilhomme Anglais pourrait s’y prendre pour se marier sans mettre en compromis le bonheur du père de sa maîtresse ; c’est-à-dire comment M. Knightley pourrait, en épousant Emma, ne pas causer le malheur de M. Woodhouse. Emma répondit au premier mot que, tant que son cher papa vivrait, elle ne pouvait changer d’état, parce qu’elle ne quitterait jamais son père. Il n’approuva qu’une partie de cette réponse. Il sentait aussi bien qu’elle l’impossibilité où elle était d’abandonner son père ; mais il n’admit point celle de changer d’état. Il y avait pensé long-temps : d’abord il avait espéré pouvoir engager M. Wood-