Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/39

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ai-je dit ; personne autre ne viendrait si matin. Hé bien, dit-elle, puisqu’il le faut supporter plus tôt ou plus tard, autant vaut-il que ce soit à présent. Mais alors Marthe vint nous dire que c’était vous. Oh ! c’est mademoiselle Woodhouse, je suis persuadée que vous serez bien aise de la voir. — Je ne puis voir qui que ce soit ; elle se leva, et voulut entrer dans sa chambre ; c’est ce qui nous a forcé de vous faire attendre ; j’en suis honteuse, et vous en fais mes très-humbles excuses. Si vous voulez vous en aller, ma chère, lui dis-je, à la bonne heure ; je préviendrai mademoiselle Woodhouse que vous êtes couchée.

Emma fut sensiblement touchée de ce récit. Il y avait quelque temps que son cœur s’attendrissait en faveur de Jeanne, et le détail de ses souffrances la guérissait de tous ses soupçons ; la