Page:Austen - La nouvelle Emma T1 1817 Vienne.djvu/23

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vait dans sa maison, et lui former de nouveau une société agréable.

Highbury, grand village bien peuplé qu’on pouvait presque appeler une ville, et auquel Hartfield, malgré ses plaines séparées, ses vergers et son nom, appartient véritablement, ne pouvait lui en fournir de semblables. Les Woodhouse tenaient le premier rang dans le pays ; ils y jouissaient d’une grande considération. Elle y avait beaucoup de connaissances, car son père était civil avec tout le monde ; mais aucune de ces connaissances n’aurait pu remplacer mademoiselle Taylor, même pendant une demi-journée.

Un pareil changement était dur, et Emma ne put s’empêcher de soupirer en y pensant ; elle formait des vœux impossibles à réaliser, lorsque son père s’éveilla, et la força de paraître gaie. Ses esprits avaient besoin d’être soutenus. Il était nerveux, aisément abattu, aimant ceux qu’il avait coutume de voir, et désolé de les quitter, haïssant toute espèce de changement. Le