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Page:Austen - Le Parc de Mansfield tome1et2.djvu/278

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Elle avait aimé Henri Crawford, elle l’aimait encore, et elle éprouvait tous les tourmens qu’une sensibilité vive et beaucoup d’orgueil pouvaient lui faire ressentir, en se voyant enlever une espérance qu’elle avait chérie. Son cœur irrité ne pouvait recevoir des consolations que de son courroux. Sa sœur, avec laquelle elle avait été liée tendrement, était devenue sa plus grande ennemie ; Julia ne se défendait point d’espérer que les attentions de M. Crawford pour Maria finiraient d’une manière aussi fâcheuse pour elle que pour M. Rushworth. Tant que les deux sœurs avaient eu les mêmes intérêts, elles avaient été amies ; mais devenues rivales, elles n’avaient point trouvé dans leurs cœurs assez d’affection et assez de bons principes