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Page:Austen - Les Cinq filles de Mrs Bennet.djvu/15

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nion de ce genre. Vos sœurs ne sont pas libres et ce serait pour moi une pénitence que d’inviter quelqu’un d’autre.

— Vous êtes vraiment difficile ! s’écria Bingley. Je déclare que je n’ai jamais vu dans une soirée tant de jeunes filles aimables. Quelques-unes même, vous en conviendrez, sont remarquablement jolies.

— Votre danseuse est la seule jolie personne de la réunion, dit Mr. Darcy en désignant du regard l’aînée des demoiselles Bennet.

— Oh ! c’est la plus charmante créature que j’aie jamais rencontrée ; mais il y a une de ses sœurs assise derrière vous qui est aussi fort agréable. Laissez-moi demander à ma danseuse de vous présenter.

— De qui voulez-vous parler ? — Mr. Darcy se retourna et considéra un instant Elizabeth. Rencontrant son regard, il détourna le sien et déclara froidement.

— Elle est passable, mais pas assez jolie pour me décider à l’inviter. Du reste je ne me sens pas en humeur, ce soir, de m’occuper des demoiselles qui font tapisserie. Retournez vite à votre souriante partenaire, vous perdez votre temps avec moi.

Mr. Bingley suivit ce conseil et Mr. Darcy s’éloigna, laissant Elizabeth animée à son égard de sentiments très peu cordiaux. Néanmoins elle raconta l’histoire à ses amies avec beaucoup de verve, car elle avait l’esprit fin et un sens très vif de l’humour.

Malgré tout, ce fut, dans l’ensemble, une agréable soirée pour tout le monde. Le cœur de Mrs. Bennet était tout réjoui de voir sa fille aînée distinguée par les habitants de Netherfield. Mr. Bingley avait dansé deux fois avec elle et ses sœurs lui avaient fait des avances. Jane était aussi satisfaite que sa mère, mais avec plus de calme. Elizabeth était contente du plaisir de Jane ; Mary était fière d’avoir été présentée à miss Bingley comme la jeune fille la plus cultivée du pays, et Catherine et Lydia n’avaient pas manqué