Page:Austen - Les Cinq filles de Mrs Bennet.djvu/221

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diner, où elle avait appris qu’elle retrouverait quelques connaissances. À moins de cinq milles avant Lambton, dit Mrs. Gardiner à Elizabeth, se trouvait situé Pemberley, non pas directement sur leur route, mais à une distance d’un ou deux milles seulement. En arrêtant leur itinéraire, la veille de leur arrivée, Mrs. Gardiner exprima le désir de revoir le château, et son mari ayant déclaré qu’il ne demandait pas mieux, elle dit à Elizabeth :

— N’aimeriez-vous pas, ma chérie, à faire la connaissance d’un endroit dont vous avez entendu parler si souvent ? C’est là que Wickham a passé toute sa jeunesse.

Elizabeth était horriblement embarrassée. Sa place, elle le sentait bien, n’était pas à Pemberley, et elle laissa voir qu’elle était peu tentée par cette visite. « En vérité, elle était fatiguée de voir des châteaux. Après en avoir tant parcouru, elle n’éprouvait plus aucun plaisir à contempler des rideaux de satin et des tapis somptueux.

Mrs. Gardiner se moqua d’elle.

— S’il n’était question que de voir une maison richement meublée, dit-elle, je ne serais pas tentée non plus ; mais le parc est magnifique, et renferme quelques-uns des plus beaux arbres de la contrée.

Elizabeth ne dit plus rien, mais le projet ne pouvait lui convenir. L’éventualité d’une rencontre avec Mr. Darcy s’était présentée immédiatement à son esprit, et cette seule pensée la faisait rougir. Mieux vaudrait, pensa-t-elle, parler ouvertement à sa tante que de courir un tel risque. Ce parti, cependant, présentait lui aussi des inconvénients, et en fin de compte elle résolut de n’y avoir recours que si l’enquête qu’elle allait faire elle-même lui révélait la présence de Darcy à Pemberley.

Le soir, en se retirant, elle demanda à la femme de chambre des renseignements sur Pemberley. N’était-ce pas un endroit intéressant ? Comment se nommaient