Page:Austen - Les Cinq filles de Mrs Bennet.djvu/227

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est plus réservé que les autres jeunes gens de son âge.

« Sous quel jour avantageux tout ceci le fait voir ! » pensa Elizabeth.

— La façon dont il s’est conduit avec notre pauvre ami ne correspond guère à ce beau portrait, chuchota Mrs. Gardiner à l’oreille de sa nièce.

— Peut-être avons-nous été trompées.

— C’est peu probable. Nos renseignements viennent de trop bonne source.

Lorsqu’ils eurent atteint le vaste palier de l’étage supérieur, Mrs. Reynolds les fit entrer dans un très joli boudoir, clair et élégant, et leur expliqua qu’il venait d’être installé pour faire plaisir à miss Darcy, qui s’était enthousiasmée de cette pièce durant son dernier séjour.

— Mr. Darcy est véritablement très bon frère, dit Elizabeth en s’avançant vers l’une des fenêtres.

Mrs. Reynolds riait d’avance à l’idée du ravissement de sa jeune maîtresse, quand elle pénétrerait dans ce boudoir.

— Et c’est toujours ainsi qu’il agit, ajouta-t-elle. Il suffit que sa sœur exprime un désir pour le voir aussitôt réalisé. Il n’y a pas de chose au monde qu’il ne ferait pour elle !

Il ne restait plus à voir que deux ou trois des chambres principales et la galerie de tableaux. Dans celle-ci, il y avait beaucoup d’œuvres de valeur, mais Elizabeth qui ne s’y connaissait point préféra se diriger vers quelques fusains de miss Darcy, dont les sujets étaient plus à sa portée. Puis elle se mit à passer rapidement en revue les portraits de famille, cherchant la seule figure qu’elle pût y reconnaître. À la fin, elle s’arrêta devant une toile dont la ressemblance était frappante. Elizabeth y retrouvait le sourire même qu’elle avait vu quelquefois à Darcy lorsqu’il la regardait. Elle resta quelques instants en contemplation et ne quitta point la galerie sans être revenue donner un dernier coup d’œil au tableau. En cet instant il y