Page:Austen - Les Cinq filles de Mrs Bennet.djvu/53

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— Avez-vous d’autres conseils à me donner en vue de mon bonheur domestique ?

— Encore ceci : n’oubliez pas de mettre les portraits de l’oncle et de la tante Philips dans votre galerie à Pemberley et placez-les à côté de celui de votre grand-oncle le juge. Ils sont un peu de la même profession, n’est-ce pas ? Quant à votre Elizabeth, inutile d’essayer de la faire peindre. Quel artiste serait capable de rendre des yeux aussi admirables ?

À ce moment, Mrs. Hurst et Elizabeth débouchèrent d’une allée transversale.

— Je ne savais pas que vous vous promeniez aussi, dit miss Bingley un peu confuse à l’idée qu’on avait pu surprendre sa conversation avec Darcy.

— C’est très mal à vous, répondit Mrs. Hurst, d’avoir disparu ainsi sans nous dire que vous sortiez. Et, s’emparant de l’autre bras de Mr. Darcy, elle laissa Elizabeth seule en arrière. On ne pouvait marcher dans le sentier qu’à trois de front. Mr. Darcy, conscient de l’impolitesse de ses compagnes, dit aussitôt :

— Cette allée n’est pas assez large ; si nous allions dans l’avenue ?

— Non, non, dit Elizabeth en riant, vous faites à vous trois un groupe charmant dont ma présence romprait l’harmonie. Adieu !

Et elle s’enfuit gaiement, heureuse à l’idée de se retrouver bientôt chez elle. Jane se remettait si bien qu’elle avait l’intention de quitter sa chambre une heure ou deux ce soir-là.




XI


Lorsque les dames se levèrent de table à la fin du dîner, Elizabeth remonta en courant chez sa sœur et, après avoir veillé à ce qu’elle fût bien couverte, redescendit avec elle au salon. Jane fut accueillie par ses amies avec de grandes démonstrations de joie. Jamais