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sa chambre et à faire tous ses préparatifs pour revenir ensuite boire le thé tout à son aise avec Fanny. Au moment où il sortoit, deux petits polissons de huit et neuf ans , à faces colorées, se précipitèrent dans la chambre, pour voir leur nouvelle sœur et annoncer que la Sally étoit en rade. Ils revenoient de l’école, avec des habits troués et des souliers couverts de boue. Tommy, le plus jeune de ces deux enfans, étoit né depuis le départ de Fanny ; mais elle avoit vu Charles tout petit et se souvenoit d’avoir souvent aidé sa mère à le soigner ; celui-ci avoit un degré d’intérêt de plus à ses yeux ; elle auroit voulu le retenir quelques momens pour le bien regarder, mais Charles n’étoit pas d’humeur à se laisser caresser, et aprés le premier embrassement, il s’échappa pour courir et faire du tapage dans la maison ; aussi la pauvre Fanny, qui n’étoit pas accoutumée à un tel vacarme, en eut bientôt la tête rompue.

Elle avoit vu alors toute la famille, excepté deux frères, qui étoient pour l’âge entr’elle et Susanne. L’un étoit commis dans un bureau du gouvernement, et l’autre contre-maître sur un vaisseau de la Compagnie.

Au tintamarre que faisoient Charles et Tom, se joignit bientôt une confusion de Littérature. Vol. 59. N°. 3. Juillet 1815. D d