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tion

ne l’avoit pas rendue propre à tous les soins dont s’occupoient sa mère et sa sœur. Elle se mit à travailler fort assiduement pour le trousseau de Samuel. Elle se levoit matin et se couchoit tard, en sorte qu’avec son aide tout fut à-peu-près achevé ; mais elle ne comprenoit pas comment on auroit fait sans elle.

Quoique Samuel fût assez indiscipliné et peu sociable, elle le regretta, car il avoit plusieurs bonnes qualités. Il étoit susceptible de gagner beaucoup par un traitement raisonnable. Susanne ne manquoit pas de sens, mais ses avertissemens n’étoient pas toujours donnés à propos, ni appuyés d’une autorité suffisante. Fanny avoit déjà obtenu davantage en employant avec tact le raisonnement et la persuasion. En revanche ses tentatives pour aprivoiser un peu Tom et Charles furent si parfaitement inutiles qu’elle perdit le courage de continuer cette tâche. Heureusement pour la paix intérieure, ils passoient la plus grande partie du jour à l’école, mais l’arrivée du dimanche lui causoit un véritable effroi. Elle n’avoit guères plus de succès avec la petite Betty. C’étoit un enfant gâté dans toute l’étendue du terme ; elle ne haïssoit rien tant que son alphabet ;