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d’argent. Mistriss Norris se chargea d’écrire et de transmettre les avis demandés. Une fois qu’elle eut recommencé à s’intéresser à sa sœur, elle ne s’en tint pas là. Le désir de se faire valoir d’une réconciliation entière sans qu’il lui en coûtât rien, lui fit naître l’idée d’engager Sir Thomas à se charger d’un des enfans de sa sœur. Elle réussit à lever toutes les objections, à applanir toutes les difficultés. Mistriss Price consentit avec joie à confier à ses sœurs la petite Fanny, l’aînée de ses filles. Mistriss Norris prit tous les arrangemens relatifs, au voyage de l’enfant, et fut elle-même à sa rencontre jusqu’à la ville de Northampton. )

La petite fille arriva sans accident à Northampton. Elle y trouva sa tante, qui, avec son officieuse activité, fut charmée d’être la première à recevoir cette enfant et à la présenter à la famille.

Fanny Price avoit dix ans. Sa figure n’avoit rien de remarquable au premier coup-d’œil, quoique ses traits fussent agréables. Elle étoit un peu pâle, et plutôt petite pour son âge. Sa timidité, quoiqu’extrême, ne lui donnoit pas de la gaucherie. Le son de sa voix étoit fort doux, et quand elle parloit, sa physionomie étoit gracieuse. Littérature. Vol. 58. N°. 4. Avril 1815. N