aller rejoindre ses parens. Arrivée à la porte du sallon, elle eut besoin de courage pour l’ouvrir ; mais en entrant, elle entendit sir Thomas prononcer son nom avec un accent de bonté qui dissipa ses craintes. « Où donc est ma petite Fanny ? „ disoit-il. « Pourquoi ne la vois-je point parmi vous ? „ Elle s’avança vers lui, et il l’embrassa tendrement en observant avec plaisir combien elle étoit développée et embellie. Le cœur de Fanny battoit de joie et de reconnoissance, jamais son oncle ne lui avoit témoigné autant d’affection. Il s’informa avec intérêt de ses parens et sur-tout de son frère William. Fanny trouva que son oncle étoit fort changé. Les fatigues d’un long voyage l’avoient vieilli plus encore que le cours des années. Elle éprouva une espèce de remords de n’avoir pas eu jusqu’alors autant d’attachement pour lui qu’elle l’auroit dû, et s’affligeoit en prévoyant qu’il ne trouveroit pas dans son intérieur le repos et les jouissances domestiques dont il étoit privé depuis si long-temps. On se rassembla autour du feu. Sir Thomas se félicita d’avoir trouvé toute sa famille réunie quoiqu’il ne fût point attendu. Rushworth avoit été accueilli par lui comme en faisant déjà partie. Sa figure n’avoit rien que
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