Page:Austen - Orgueil et Préjugé.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouve pas que ma main soit précisément une chose à dédaigner, si vous me permettez de vous le dire. Ma position, mes liaisons dans la famille de Bourg, sont des circonstances qui méritent considération. Je pourrois même vous faire observer, que malgré vos agrémens, ce n’est point une chose sûre que vous eussiez l’occasion de faire un second refus. Malheureusement, votre perspective de fortune est très-petite. Comment voulez-vous sérieusement, que je ne voie pas que tout ceci est un petit manège pour me rendre plus amoureux, comme cela se pratique chez les élégantes. „

« Je n’ai pas la moindre prétention, je vous assure, monsieur, à cette espèce d’élégance. Je vous répète mes remerciemens pour l’honneur que vous me faites. Mais veuillez me croire de bonne foi, quand je dis non. „

Ma belle cousine, je demeure convaincu que le consentement de vos chers parens lévera les derniers obstacles. »

Elisabeth impatientée, le quitta sans répondre, et bien décidée à prier son père de mettre fin à cette persécution.


(La suite à un autre Cahier.)