Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 1.djvu/127

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nous nous exposerions à nous moquer de lui sans raison.

— Ah ! l’on ne peut pas plaisanter M. Darcy, c’est un avantage qui n’est pas très-commun, et j’espère qu’il ne le deviendra pas ; ce seroit un véritable chagrin pour moi d’avoir beaucoup de connoissances dans ce cas-là, car j’aime fort à plaisanter.

— Miss Bingley, repondit-il, élève trop mon mérite. Non seulement le plus sage et le meilleur des hommes, mais encore les plus belles actions pourroient être tournées en ridicule par celle qui fait de la plaisanterie la principale occupation de sa vie.

— S’il y a des gens ainsi, dit Elisabeth, j’espère que je ne suis pas du nombre, j’espère que je ne tournerai jamais en ridicule ce qui est sage et bon ; les folies et les absurdités, les caprices et les inconséquences me divertissent, je l’avoue, j’en ris toutes les fois que je