Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 1.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quée, et fut reçu par toute la famille avec la plus grande politesse. Mr. Bennet parla peu à la vérité, mais les dames étoient toujours disposées à entretenir la conversation, et Mr. Collins ne paroissoit avoir besoin d’aucun encouragement, il n’étoit nullement enclin à garder le silence.

C’étoit un homme de vingt-cinq ans, grand et robuste. Son air étoit grave et affecté, ses manières pleines de cérémonie ; il ne resta pas long-temps sans féliciter Mistriss Bennet d’avoir une si belle famille de filles ; il dit qu’il avoit beaucoup entendu parler de leur beauté, mais que dans cette occasion, la renommée étoit restée fort au-dessous de la vérité ; et ajouta qu’il ne doutoit pas qu’avec le temps, elle ne les vit toutes bien mariées. Ce compliment n’étoit pas du goût de tous les assistans, mais Mistriss Bennet qui n’en refusoit aucun, se hâta de répondre : — Vous êtes bien bon, Monsieur,