Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 1.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne pouvoit surmonter même en parlant à Bingley dont l’aveugle partialité provoquoit encore son ressentiment.

Mais Elisabeth n’étoit pas faite pour avoir de l’humeur, et quoique tout plaisir fût détruit pour elle dans cette soirée, elle ne pouvoit la conserver long-temps. Après avoir confié tous ses sujets de griefs à Charlotte Lucas qu’elle n’avoit pas vue depuis une semaine, elle fut bientôt en état de changer volontairement de sujet de conversation ; elle lui raconta les ridicules de son cousin et les lui fit observer. Cependant les deux premières danses la replongèrent dans la détresse ; c’étoient des danses de mortification. Mr. Collins, avec son air gauche et solennel, lui faisant mille complimens au lieu de la suivre, brouillant toutes les figures sans s’en douter, lui procura tout l’ennui et tout le désagrément que peut donner un mauvais