Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 1.djvu/229

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union fondée sur une affection véritable et réciproque ; et elle se sentoit alors capable de faire tous ses efforts pour aimer les sœurs de Bingley. Elle vit que les pensées de sa mère suivoient aussi le même cours, et elle évita de se trouver près d’elle, de peur qu’elle ne commençât la conversation là-dessus, et qu’elle n’en dit trop ; ce fut cette crainte qui lui fit regarder comme un hasard malheureux, celui qui les plaça à côté l’une de l’autre à souper. Elle fut donc très fâchée lorsqu’elle entendit que sa mère parloit très-ouvertement à Lady Lucas des espérances qu’elle nourrissoit sur le mariage de Jane avec Mr. Bingley. La conversation étoit très animée, et Mistriss Bennet ne se lassoit point d’énumérer tous les avantages de cette union : Mr. Bingley étoit un jeune homme si aimable, si riche, demeurant seulement à trois milles de Longbourn. C’étoit une