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Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/106

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suis trompée sur l’amitié que je croyois avoir inspirée à Miss Bingley. Mais, ma chère sœur, quoique l’événement ait prouvé que vous aviez raison, ne me croyez point obstinée, si je trouve, en réfléchissant sur ce qui s’est passé, que ma confiance étoit aussi naturelle que vos soupçons. Je ne peux comprendre encore quels étoient ses motifs pour vouloir être liée avec moi, et si les mêmes circonstances se représentoient, je suis sûre que je serois encore trompée. Caroline ne m’a rendu ma visite qu’hier ; je n’avois pas reçu un seul billet d’elle pendant tout ce temps. Il est bien clair qu’elle ne se faisoit pas le moindre plaisir de me voir. Elle m’a fait de légères et brèves excuses de n’être pas venue plutôt ; elle n’a pas dit un mot pour m’engager à retourner chez elle ; enfin elle est si changée que je suis décidée à ne pas entretenir nos rela-