Aller au contenu

Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alors toute sa fermeté l’abandonna ; le trouble de son esprit étoit des plus pénibles ; elle tomba sur une chaise, où elle pleura pendant plus d’une demi-heure : plus elle réfléchissoit sur ce qui venoit de se passer, plus son étonnement augmentoit. Elle avoit peine à se persuader qu’elle eût reçu l’offre de la main de Mr. Darcy et qu’il l’eût assez aimée pour désirer de l’épouser, en dépit même de toutes les considérations qui l’avoient porté à s’opposer au mariage de son ami avec Jane ; considérations qui auroient dû lui paroître encore plus majeures pour lui-même. Il étoit flatteur pour elle d’avoir inspiré une si violente passion ! Mais son orgueil, son abominable orgueil, l’aveu honteux de sa conduite à l’égard de Jane, son assurance impardonnable quoiqu’il ne pût se justifier, l’insensibilité qu’il avoit montrée en parlant de Wikam, et la cruauté avec laquelle il l’avoit traité,