Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elisabeth ouvrit cette lettre avec la plus vive curiosité ; son étonnement fut au comble, en voyant que l’enveloppe qui étoit écrite renfermoit elle-même deux feuilles de papier couvertes d’une écriture fine et serrée. En poursuivant sa promenade, le long du chemin, elle commença à la lire. Elle étoit datée de Rosing, à huit heures du matin, et conçue en ces termes :

« Ne craignez point, Madame, en ouvrant cette lettre, d’y lire la répétition des sentimens, ou le renouvellement des offres qui vous ont offensée hier au soir ; je ne vous écris point dans l’intention de vous faire de la peine ni de m’humilier, en revenant sur des souhaits qui ne sauroient être trop tôt oubliés pour le bonheur de l’un et de l’autre ; j’aurois évité à vous la peine de lire cette lettre, à moi celle de l’écrire, si ma réputation ne demandoit pas qu’elle fût écrite et