Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

remontrances auroient peut-être ébranlé ou retardé sa résolution, mais je ne crois pas qu’elles eussent réussi à lui faire abandonner l’idée de ce mariage, sans l’assurance que je n’hésitai pas à lui donner, que votre sœur étoit restée parfaitement indifférente à son égard. Il croyoit qu’elle le payoit de retour ; mais Bingley a beaucoup de modestie naturelle, et plus de confiance dans mon jugement que dans le sien propre. Il ne me fut donc pas difficile de le convaincre qu’il s’étoit trompé ; et lui persuader alors de ne pas retourner dans le Hertfordshire, fut l’ouvrage d’un instant. Je ne saurois me blâmer d’avoir agi ainsi ; il n’y a qu’une seule partie de ma conduite que je ne puis pas rappeler avec satisfaction ; c’est lorsque je me suis prêté à lui cacher que votre sœur étoit à la ville ; je l’ai su par Miss Bingley, et son frère l’ignore encore à présent ; son